Sécurité des risques pour les filles, éducation à la recherche d’eau


BATIAMADUKA, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO — Chaque matin, Jeanne Kirongozi se réveille à 6 heures du .m et sort de la maison. Il fait froid et le ciel est couvert de nuages alors que la jeune fille de 15 ans fait une randonnée de 1 kilomètre (0,6 mile) jusqu’à une source d’eau douce, où elle attend de remplir ses bidons d’eau parmi d’autres résidents de Batiamaduka, une banlieue de Kisangani qui abrite plus de 300 000 personnes.

Le voyage de retour est encore plus ardu. Jeanne porte une canette de 25 litres sur la tête et une canette de 5 litres dans ses mains, et s’il pleut, il est facile de perdre pied sur la pente glissante. Au moment où elle rentre chez elle, vers 8 heures du matin.m., elle transpire et ses membres lui font mal.

Pourtant, il n’y a pas de temps pour se reposer. La journée d’école commence à 7h30.m., et au moment où Jeanne arrive, elle a déjà une heure de retard. Parfois, son professeur refuse de la laisser entrer dans la salle de classe parce que son arrivée tardive perturbe les leçons, alors elle doit attendre dehors jusqu’à la récréation à 10 heures.m.

« J’arrive en retard à l’école parce que je dois puiser de l’eau pour un usage domestique tôt le matin avant d’aller à l’école », dit-elle.

Même si Batiamaduka n’est qu’à 15 kilomètres (9 miles) de Kisangani, la capitale de la province de Tshopo, sur les rives de la rivière Tshopo, la banlieue n’est pas connectée aux pipelines qui fournissent de l’eau potable à la région.

Les habitants comptent sur le printemps local – une situation courante dans les zones rurales de la RDC – explique Gaspard Alenge, directeur provincial du Bureau national de l’hydraulique rurale au ministère du Développement rural. Dans des régions comme Batiamaduka, cela a rendu la vie difficile aux jeunes filles, qui sont chargées d’aller chercher de l’eau pour leurs familles.

« Nous sommes une petite famille », dit Jeanne. « Mon frère aîné et mes parents se lèvent tôt le matin pour travailler dans les champs, et moi, en tant que fille, je dois faire les tâches quotidiennes, y compris aller chercher de l’eau. »

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Mashamba Okoto, directrice de l’école Batiamaduka, affirme qu’un nombre important de filles ont abandonné leurs études en raison de la difficulté de poursuivre leurs études et du défi financier auquel de nombreuses familles sont confrontées pour garder les enfants en classe. Selon son décompte, le nombre de filles dans son école est passé de 486 au début de l’année scolaire à 240.

Marie Kanjinga, 16 ans, dit qu’il est particulièrement difficile de se rendre à l’école à l’heure pendant la saison des pluies, lorsque les sentiers menant au printemps sont glissants. « Chaque jour, je dois marcher 1 kilomètre pour aller chercher de l’eau, et surtout en cette période pluvieuse, il m’est très difficile d’aller à l’école », dit-elle.

Il est également facile de tomber et de se blesser, disent les filles. Thérèse Kanku, une élève de 14 ans de l’école De Batiamaduka, raconte qu’elle a glissé récemment : « Je ne suis pas allée à l’école depuis un mois et demi, suite à une fracture à la jambe gauche. »

Thomas-César Mesemo Wa Mesemo, le ministre provincial de l’Éducation, déplore que l’accès à l’eau ait découragé les filles d’aller à l’école. Il dit que les parents devraient essayer d’organiser les tâches ménagères de manière à permettre aux filles de profiter de l’enseignement primaire gratuit que le gouvernement a commencé à offrir en 2019.

« Les parents doivent prendre leurs responsabilités, en particulier pour l’éducation des jeunes filles », explique Mesemo Wa Mesemo. « L’éducation gratuite est bien prise en considération, mais il semble que les parents ne soient pas conscients de l’avenir de leurs enfants. »

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Zita Amwanga, GPJ RDC

Marie Kanjinga va chercher de l’eau dans une pompe à environ 1 kilomètre de chez elle avant d’aller à l’école.

Un meilleur accès à l’eau potable contribuerait également grandement à résoudre le problème. En 2015, le groupe caritatif Oxfam a construit trois forages dans la région en partenariat avec le gouvernement central, explique Roger Bangwale, secrétaire administratif du secteur de Lubuya Bera, dont Batiamaduka est la principale banlieue. Ces stations de pompage d’eau étaient plus pratiques que la source, dit Bangwale, mais elles ne fonctionnent plus.

Le développement de nouvelles sources d’eau prendra du temps et nécessitera l’aide du gouvernement national, explique Richard Florentin Azelito Payo-Saka, l’inspecteur provincial du développement rural. « Les autorités doivent enfin s’impliquer pour résoudre ce fléau », dit-il, « car le développement d’une source d’eau coûte au moins 9 000 dollars ».

Les responsables de Regideso, le conseil de distribution d’eau géré par l’État de la RDC, n’ont pas répondu aux courriels et aux appels téléphoniques demandant une entrevue.

Pour l’instant, dit Azelito Payo-Saka, les résidents devraient essayer d’être patients.



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